Dans le cadre de la journée nationale contre le harcèlement scolaire, nous avons animé tout au long du mois de novembre des ateliers pour sensibiliser les enfants à ce sujet important et renforcer leurs compétences sociales.
Durant leur vie scolaire, ils seront tous victimes, acteurs ou témoins de la violence d’un groupe dont les codes se structurent toujours au profit des plus forts (ou des plus souples) et au détriment des plus vulnérables (ou des plus rigides).
Il est donc essentiel d’amorcer très tôt cette réflexion pour identifier les différentes formes de violences scolaires, élaborer des tentatives de solutions mais aussi renforcer l’assise narcissique. Il s’agit ainsi de donner à chacun la capacité à faire face à la souffrance relationnelle, développer des habiletés sociales qu’ils utiliseront ensuite à l’âge adulte, et surtout de renforcer des cognitions positives.
En effet, un enfant qui parvient à se défendre face à une violence valide la cognition “Je suis capable”. Dans le futur, il pourra donc aborder des situations similaires plus sereinement car il réactivera ce souvenir où il avait prise sur la situation.
Nos échanges en classe se sont structurés en différents temps :
Définition du harcèlement à l’école
Il s’agit de la répétition de « petits faits » qui impliquent toujours les mêmes personnes qui soit les perpétuent, soit en sont victimes. La notion de répétition de comportements mineurs est essentielle ; tout comme celle d’intention : l’objectif est de faire du mal.
En classe, nous avons travaillé autour des situations de rejet ou d’ignorance, de moquerie, de mauvaise influence et de racket.
Les conséquences affectives
- Repli sur soi
- Sentiment de dévalorisation
- Anxiété sociale
- Dépression
- Perte d’appétit
- Refus d’aller à l’école
Les actions collectives
- Avoir un comportement bienveillant et prendre soin de l’autre,
- Comprendre les notions de partage et d’inclusion, Prévenir les personnes de confiance (parents, maîtresse, nounou…) en cas de violence subie ou observée et ne pas hésiter à demander de l’aide.
Les actions individuelles
Emmanuelle Piquet, psychologue et auteure, nous rappelle que le harcèlement ne se structure pas autour d’un profil type d’enfants (ex : les roux, les petits, les bons élèves…) mais autour de la perception d’une certaine vulnérabilité. Pour entraver le harcèlement, il est donc important de renforcer la capacité de l’enfant à :
- Poser des limites et savoir dire « NON ! »
L’évocation de cette stratégie permet d’aborder de manière globale la question du consentement.
- Se protéger en cas d’attaque avec des “flèches verbales de défense”.
- Renforcer l’estime de soi (valeur que l’on s’attribue, jugement que l’on porte sur soi-même) et la confiance en soi (sécurité intérieure et sentiment de pouvoir se fier à soi-même).
Afin de vous aider à mieux accompagner vos enfants sur ces problématiques, nous vous recommandons la lecture du livre d’Emmanuelle Piquet ‘Te laisse pas faire !’ (2014).
Laurène Lahierre, psychologue scolaire à La Petite Ecole de Singapour