Trouver une école pour les enfants ? Tel est le défi des familles qui s’expatrient. En effet, il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver dans un nouveau pays. Alors comment choisir sans se tromper ? Ces dernières années, l’enseignement français à l’étranger s’étoffe. C’est le cas à Bucarest, en Roumanie, où la très jeune École Française Internationale de Bucarest (EFI), membre du groupe Odyssey, s’implante et promeut une éducation active et plurilingue. Son directeur, David Heraud, a confié à Femmexpat son engagement à faire grandir, en douceur, cette communauté, attachée à l’excellence à la française et portée par les valeurs communes aux écoles du groupe Odyssey.

L'école française qui monte

Le choix, les français installés à Bucarest l’ont depuis 2019. La nouvelle EFI ouvre ses portes aux élèves de la maternelle au CM1. Pour l’instant ! Car son directeur, David Heraud, est confiant dans le fait que son école va croître. Les chiffres sont en effet encourageants. L’école accueille aujourd’hui 92 élèves alors qu’ils n’étaient qu’une vingtaine la première année. Et comme la communauté francophone est très dynamique en Roumanie, l’école risque d’être toujours plus attractive. 40% des élèves sont français ou bi-nationaux et les effectifs se répartissent en quatorze nationalités. « Une vraie richesse pour l’établissement » souligne David Heraud.

Entre les lignes, il est possible de voir l’intérêt que David Heraud porte à ses jeunes élèves. Il faut dire qu’il est le directeur mais enseigne aussi dans une classe et qu’il met à profit les avantages que confèrent les petites structures : être au plus près des besoins des professeurs « pour accompagner, toujours, les élèves dans leur réussite. ». Il prépare la suite pour ses élèves : « Le suivi de nos élèves est un des grands enjeux, au sein de l’établissement ». Ainsi, la classe de CM2 s’ouvrira l’année prochaine pour permettre aux élèves déjà en CM1 cette année de poursuivre à l’EFI. Dans un futur proche, l’ouverture du collège se profile. Comme l’explique David, le projet d’école, élaboré en collaboration avec Odyssey, contemple l’ouverture d’une section du collège : « L’idée est de poursuivre notre pédagogie qui est forte, avec des marqueurs  communs ».

« S’assurer de l’excellence académique » à la française

La feuille de route est claire pour le jeune chef d’établissement : « Il faut s’assurer de l’excellence académique que nous allons délivrer à nos élèves ». C’est pourquoi, dès la première année de fonctionnement, l’école a déposé un dossier d’homologation auprès du ministère de l’éducation nationale. Grâce à cette démarche, « L’Education Nationale va acter le respect et la conformité au programme scolaire français.  » explique-t-il.  L’école est privée mais a le statut de partenaire pour l’éducation nationale à l’instar des 14 autres écoles du réseau Odyssey.

Au-delà des statuts et des démarches administratives, assurer l’excellence académique passe aussi et surtout par le recrutement. Le directeur insiste sur l’attention qu’il porte à ce recrutement. L’école a besoin de professeurs natifs en français mais en possession des diplômes nécessaires.

David Heraud tient à insister sur les « gestes professionnels ». Ce sont ces gestes professionnels qui garantissent un niveau d’excellence mais aussi sur lesquels se basent toute la pédagogie scolaire, aussi bien en matière de pédagogie active que sur l’enseignement des langues. Garantir un « bain de multilinguisme » aux élèves est un défi que le directeur de l’école relève avec plaisir.

« Le plurilinguisme est vraiment une force »

« Le plurilinguisme est vraiment une force » pour David Heraud. Plus qu’apprendre de manière scolaire une langue étrangère, il s’agit pour lui d’un « projet d’envergure » qui assure « la coexistence et la synergie entre les trois langues ». L’enseignement en français est majoritaire car le cursus est français, mais il est complété par cinq heures d’anglais par semaine, délivrées par des professeurs natifs. David insiste sur ce point. Il s’agit pour l’équipe enseignante de créer les conditions pour que les élèves « osent s’exprimer en anglais ». Les cours de roumains en école élémentaire sont aussi impartis par deux enseignants, l’un d’eux enseigne cette langue comme langue étrangère, pour les non natifs, et l’autre se dédie aux élèves qui parlent déjà le roumain. En maternelle, les groupes ne sont pas séparés pour que les enfants baignent dans la langue de manière plus naturelle.

L’enseignement des langues à l’EFI est au cœur de la pédagogie mise en œuvre. « Ce que l’on offre c’est effectivement ce taux horaire et cette synergie entre les différentes langues pour que les élèves osent. » explique-t-il. Il insiste encore : « Pour moi, la base de notre pédagogie, est de rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages, pour qu’ils puissent oser s’exprimer dans les différentes langues. »

Des élèves actifs qui osent !

Le directeur de l’EFI Bucarest aime à rappeler que le projet de l’école repose sur des valeurs fortes, partagées par l’ensemble de l’équipe sur place, mais aussi par l’ensemble des écoles qui font partie du réseau Odyssey.

La première est l’idée de « projet commun » entre les classes, de « croisement des différentes thématiques qui sont abordées en classe pour que les élèves puissent véritablement travailler en plurilinguisme ». Car pour lui le véritable enjeu réside dans le décloisonnement des langues des autres apprentissages. « Le but n’est pas de faire de la langue pour la langue, mais de pratiquer une étude dans la langue. Cela donne toute sa place de communication et d’apprentissage à la langue qui fait partie du quotidien de l’élève. » explique-t-il. Cette place accordée aux langues au cœur de la pédagogie de l’école est une valeur commune aux écoles du réseau Odyssey.

La deuxième valeur que le réseau Odyssey promeut est celle d’une pédagogie active. David Heraud réalise une synthèse claire de cette mouvance pédagogique qu’il applique dans son école : « La pédagogie active va placer l’élève au centre des apprentissages. Comment est-ce que nous, après, en tant qu’enseignants, allons pouvoir le rendre acteur, pas seulement actif ? Je fais quelque chose, mais en faisant quelque chose j’apprends. C’est vraiment la distinction entre le faire et l’apprendre qui est extrêmement important dans la pédagogie active. (…) C’est vraiment une éducation à la participation et à l’action. Faire cela c’est aussi donner du sens aux apprentissages. ».

Il instaure ainsi des conseils de classe hebdomadaires où les élèves vont collaborer sur les projets communs, apprendre à gérer les conflits qui surgissent ou encore devenir force de proposition. Si l’acquisition de compétences est importante, l’école ne néglige pas le fait de former des citoyens de demain. Un autre volet auquel il tient est la participation des élèves en classe. Non seulement les enseignants veillent à cela mais ils doivent aussi favoriser les échanges entre les élèves. C’est seulement ainsi que l’apprentissage des langues devient naturel et rend pleinement sa fonction communicationnelle à la langue. « La pédagogie qui est utilisée, relève vraiment de la concertation, de la coopération et c’est l’élève qui va co-construire avec ses pairs le savoir qui va être délivré avec l’aide de la structuration de l’enseignant. » poursuit David Heraud.

Pas de manuel à Odyssey, mais des lignes directrices rassemblées dans un livre blanc et des formations où les experts échangent avec les enseignants en situation.  Les enseignants sont formés et les directeurs d’école sont aussi là parce qu’ils sont spécialistes des questions de pédagogie, prêts à accompagner les collègues pour mettre en œuvre ce projet éducatif ambitieux.

David Heraud est intarissable sur la nouvelle pédagogie progressiste. Il aborde les thèmes de l’automatisation comme processus d’apprentissage qui permet de réinvestir les savoirs, celui du socle commun de compétences et de culture, ou encore celui de l’enseignement dans la bienveillance.

« Oser cela veut dire avoir confiance en soi. Déjà, si l’on donne confiance aux élèves, pour moi on a tout gagné » conclut-il.  Voilà une feuille de route qui a aussi le mérite de mettre en confiance des parents, submergés par leur nouvelle expatriation !